Personal Development for Smart People, de Steve Pavlina (Résumé du livre)

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Titre original : Personal Development for Smart People : The Conscious Pursuit Growth

Version papier : 266 pages

Temps de lecture estimé : 8 heures environ

Achat du livre : cliquer ici

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Extraits

“Motivation starts the race, but self-discipline ultimately crosses the finish line.”

“So you have two basic options: deny the unpredictability of life and create your own false sense of security, or accept the vagaries of life and learn to live with them.”



Steve Pavlina est un gourou du développement personnel et auteur du blog
 www.stevepavlina.com/blog.

Si vous ne connaissez pas le blog de Steve Pavlina, je vous recommande vraiment d'aller y faire un tour et de commencer par exemple par ce billet :  The courage to Live Counsciously . Ces billets sont  chargés d'une énergie particulière et je sais que leur lecture me fait toujours du bien.

En 2009, Steve Pavlina publie Personal Development for Smart People où il pose la question suivante : s'il pouvait exister des valeurs du développement personnel dont on ne peut se soustraire dans notre vie de tous les jours, comme il existe des lois de la physique, ou des lois du marketing, quelles seraient ces lois ?

En répondant à cette question, il crée son modèle qui se caractérise trois valeurs fondamentales : la Vérité, l'Amour et le Pouvoir. Si dans votre vie, vous vous sentez alignés avec ces trois valeurs, vous êtes sur le chemin d'une vie épanouie.

Comme des couleurs primaires que l'on mélange pour donner des couleurs secondaires, Steve Pavlina combine ces trois valeurs pour en former quatre autres : l'Unicité (La Vérité + l'Amour) , l'Autorité (la Vérité + le Pouvoir), le Courage (l'Amour + le Pouvoir) et L'Intelligence (la Vérité + l'Amour + le Pouvoir)

Son modèle comprend donc 7 principes - la Vérité, l'Amour, le Pouvoir, l'Unicité, l'Autorité, le Courage et l'Intelligence - qu'il parcourt tout au long de son livre.

    PRINCIPE 1 : La Vérité : acceptez la réalité et débarrassez votre vie du mensonge et du déni



    Les principes qui forment la vérité sont la perception, la prédiction, la précision, l'acceptation et la conscience de soi.
    • La perception - j'observe ma vie telle qu'elle est aujourd'hui, sans me mentir.
    • La prédiction - je prédis, si je continue ainsi, ce qu'elle sera demain
    • La justesse - je sais que je ne peux pas comprendre la réalité dans toute sa justesse, mais j'essaie.
    • L'acceptation - j'admets la vérité telle qu'elle est, même si elle ne me plait pas, et si je me sens impuissant parfois à la changer.
    • La conscience de soi - je développe des moments de conscience qui me permettent de prendre des décisions importantes dans ma vie.
    Les freins à plus de Vérité sont :
    • Le conditionnement des média
    • Le conditionnement social
    • Les fausses croyances
    • L'interférence des émotions
    • Les addictions
    • L'immaturité
    • L'appât d'un gain à court terme
    Comment gagner en Vérité :
    • S'auto-évaluer
    • Ecrire / Bloguer
    • Faire un jeune de média (télévision, radio, presse, ...)

    PRINCIPE 2 : L'amour : améliorez votre capacité à vous connecter avec vous-mêmes et aux autres



    Les principes qui forment l'amour sont la connexion, la communication et la communion. 
    • La connexion - je donne de mon attention aux autres, à un lieu, à un objet
    • La communication - j'exprime mon amour de l'autre
    • La communion - je me lie à l'autre par la pensée
    Les freins à plus d'Amour sont :
    • S'imaginer déconnecté de tous
    • La peur du rejet
    • L'incompatibilité
    • Le manque de capacités sociales
    Comment se connecter plus facilement aux autres
    • L'exercice de connexion
    • La méditation
    • Le partage
    • La projection
    • L'approche directe
    • L'appréciation
    • La reconnaissance

    PRINCIPE 3 : Le Pouvoir : construisez votre motivation et votre discipline pour créer la vie que vous désirez.


    Les principes qui forment le pouvoir sont la responsabilité, le désir, l'auto-détermination, la concentration, l'effort et l'auto-discipline :
    • La responsabilité - je suis le seul responsable de ma vie
    • Le désir - je connais mes désirs
    • L'auto-détermination - je suis le seul qui choisit ce qui est bien pour moi
    • La concentration - je reste concentré sur le présent, je n'ai pas de pouvoir sur le passé ou le futur
    • L'effort - je sais que le changement requiert des efforts
    • L'auto-discipline - je sais me discipliner pour atteindre mes objectifs personnels 
    Les freins à plus de pouvoir sont :
    • La timidité
    • La lâcheté
    • Une fausse idée de ce qu'est le pouvoir
    Comment construire plus de pouvoir :
    • S’entraîner de façon progressive
    • Donner le meilleur au début de sa journée
    • Se fixer des objectifs
    • Commencer par le plus compliqué
    • Entrer en concurrence pour se motiver
    • Se reposer


    PRINCIPE 4 : L'unicité : faites un avec le monde et faites en votre allié.


    Les principes qui forment l'unité sont l'empathie, la compassion, l'honnêteté, la justice, la contribution et l'unité :
    • L'empathie - je suis connecté aux autres
    • La compassion - je donne de l'amour aux autres de façon inconditionnelle
    • L'honnêteté - je suis vrai dans ma démarche
    • La justice - je traite chacun comme il le mérite, et d'une façon qui l'honore
    • La contribution - je ne me suffis pas de ma contribution d'aujourd'hui, je cherche toujours à l'accroître.
    • L'unité - j'ai conscience que je fais partie d'un tout, que je ne peux pas ignorer.
    Comment faire l'expérience de l'unicité
    • Méditer
    • Se reconnecter avec la nature
    • Toucher physiquement l'autre
    • L'exercice du miroir

    PRINCIPE 5 : L'Autorité : prenez en main votre vie, et apprenez à prendre des décisions claires


    Les principes qui forment l'autorité sont le commandement, l'efficacité, la persévérance, la confiance et l'importance :
    • Le commandement - je suis le seul au commande de ma vie.
    • L'efficacité - je mesure le succès de mes actions
    • La persévérance - je me donne le temps nécessaire à la réalisation de mes actions
    • La confiance - j'ai confiance dans la justesse de mes actions
    • L'importance - je reste concentré sur ce qui fait sens selon moi
     Comment augmenter son autorité
    • Orchestrer des mini-rébellions
    • Faire le tri de ce qui importe ou non
    • Expérimenter

    PRINCIPE 6 : Le Courage: Convoquez votre force intérieure, et agissez en dépit de vos peurs


    Les principes qui forment le courage sont le cœur, l'initiative, l'authenticité et l'honneur :
    • Le cœur - j'emprunte un chemin qui parle à mon cœur
    • L'initiative - je fais le premier pas sans attendre
    • La franchise - je vais droit au but, sans circonvolutions
    • L'honneur - je me sens engagé vis-à-vis des autres
    Comment construire plus de courage :
    • Se poser la question : est-ce que ce que je fais à du cœur ? 
    • S'entraîner progressivement
    • Se former
    • S'engager de façon formelle


    PRINCIPE 7 : L'intelligence : vivez de façon authentique, et exprimez votre créativité


    Les principes qui forment l'intelligence sont l'authenticité, l'expression créative, la croissance, la fluidité et la beauté.
      • L'authenticité - je m'exprime et j'agis en harmonie avec qui je suis
      • L'expression créative - je ne connais pas de limitées dans la façon de m'exprimer
      • La Croissance - je suis continuellement engagé dans le chemin de l'amélioration personnelle
      • La fluidité - je mène ma barque et je n'ai pas le sentiment de me battre contre la terre entière
      • La beauté - ce que je fais est beau, car aligné avec les principes de vérité, d'amour et de pouvoir.

      Achetez ‘Personal Development for Smart People'  de Steve Pavlina :

      Êtes-vous Indispensable ? Libérez le Linchpin qui est en Vous ! de Seth Godin

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      Titre original : Linchpin: Are You Indispensable? How to drive your career and create a remarkable future

      Version papier : 301 pages

      Temps de lecture estimé : 8 heures environ

      Achat du livre : cliquer ici

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      Extrait 

      The job is what you do when you are told what to do. The job is showing up at the factory, following instructions, meeting spec, and being managed. Someone can always do your job a little better or faster or cheaper than you can.

      The job might be difficult, it might require skill, but it's a job.

      Your art is what you do when no one can tell you exactly how to do it. Your art is the act of taking personal responsibility, challenging the status quo, and changing people. I call the process of doing your art 'the work.' It's possible to have a job and do the work, too. In fact, that's how you become a linchpin.

      The job is not the work.





      "Être indispensable" - Qu'est-ce que cela signifie ? 


      Cela ne peut pas se limiter à juste bien faire son travail du point de vue de Seth Godin. D'autres personnes peuvent faire votre travail et sans doute même moins cher. Des pays comme l'Inde ou la Chine regorgent d'une main-d'œuvre à bas coût hautement qualifiée. Les nouvelles technologies raccourcissent les distances et le temps. La concurrence est maintenant globale (une idée déjà développée dans La Semaine de 4 heures).


      Sommes-nous pour autant toutes et tous remplaçables ? Non, à condition d'aller puiser dans des compétences qui ne sont pas faciles à copier : être créatif, humain, indépendant, artiste, voilà comment faire la différence et être rare.


      Paradoxalement, lorsqu'on manque de séniorité ou en temps de crise, on a tendance à vouloir rentrer dans le moule et ne pas faire de vagues. C'est précisément à l'inverse qu'invite Seth Godin : pour être sur d'être gardé à son poste, il faut être rare et flamboyant et sortir de la norme.

      Comment repérer si l'on est aujourd'hui indispensable ? Les gens viennent-ils vous voir ou allez-vous à eux ? Avez-vous besoin de produire un CV ou vos références parlent-elles pour vous ? Initiez-vous ou réagissez-vous ? Quand vous a-t-on demandé de prendre la parole pour la dernière fois sur un sujet ? 

      Être indispensable n'est pas un statut que l'on acquiert à vie. Il faut le mériter et c'est un incessant travail que de l'être.

      Quels conseils pour celui qui veut devenir indispensable ? Ne prenez pas pour emploi, un travail où vous aurez le rôle d'un simple rouage ; ne prenez pas un travail qui valorise exagérément le fait d'avoir un diplôme : ne cherchez pas la sécurité ; trompez-vous, trompez-vous en public ; intéressez-vous à des choses que les gens critiqueront ; apprenez de vos erreurs ; réalisez un travail dur sur le plan émotionnel et que d'autres ne font pas ; soyez généreux, connectés et amusez-vous.

      Achetez ‘Etes-vous Indispensable ?’ de Seth Godin :




      Strengths Finder 2.0, Découvrez vos forces ! , de Tom Rath



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      Titre original : StrengthsFinder 2.0 - Discover Your CliftonStrengths

      Version papier : 192 pages

      Temps de lecture estimé : 4 heures environ

      Achat du livre : cliquer ici

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      Extraits :

      “The key to human development is building on who you already are”

      “When we're able to put most of our energy into developing our natural talents, extraordinary room for growth exists. So, a revision to the "You-can-be-anything-you-want-to-be" maxim might be more accurate: You cannot be anything you want to be—but you can be a lot more of who you already are.” 
       



      Je n'ai aucun super-pouvoir. Triste constat arrivé à mon âge : je ne vole pas, je ne traverse pas les murs et je ne prédis pas l'avenir. Heureusement, des lectures comme celles de Strengths Finders 2.0 de Tom Rath me réconcilient vite avec cette idée que sommeille en chacun de nous des talents à découvrir.

      La force de Strengths Finder 2.0, c'est que le super-héros, c'est Monsieur / Madame tout le monde : c'est Louise votre voisine de bureau qui essaie de faire illusion à un poste de commercial alors que son talent à elle ce sont les chiffres, ou bien c'est votre autre colègue qui a manifestement atteint son niveau d'incompétence (à ce sujet lire Le Principe de Peter, de Peter et Rull) dans la mesure où son talent à lui c'est d'être créatif, mais pas de prendre des responsabilités.

      70 % des personnes interrogées (sur un échantillon de 10 millions d'interviews) par l'institut Gallup déclarent qu'elles ne font pas au quotidien ce qu'elles savent faire le mieux. Ce pourrait être doucement amusant, si ce n'était pas angoissant lorsqu'on liste avec Tom Rath les conséquences que cela peut avoir sur la santé du salarié et de son entreprise : appréhension à l'idée d'aller travailler, des interactions plus négatives que positives avec ses collègues, une moindre considération de la clientèle, un dénigrement incessant de son entreprise, une productivité et une créativité à la baisse chaque jour.

      Comment répondent les entreprises ? C'est bien là leur paradoxe selon Tom Rath : confrontées à des salariés mal installés dans leurs fonctions au regards de leurs talents, elles répondent par des formations afin qu'ils deviennent ce qu'ils ne sont pas : on enverra Louise à un stage d'aide à l'efficacité commerciale, tandis que votre autre collègue sera adressé aux bons soins de de telle ou telle académie du management.

      Et Tom Rath de résumer : cessons de croire qu'avec un peu d'effort nous pouvons tous changer, n'essayons pas de devenir ce que nous ne sommes pas, devenons juste un peu plus ce que nous sommes ! 

      Fort de cette injonction, Tom Rath expose l'équation suivante, à l'appui de son argumentation :

      Talent x Temps = Force

      Le Talent. Nous changeons tous au fil du temps, mais les recherches tendent à démontrer que nos personnalités en revanche évoluent pas ou peu. Ainsi Tom Rath cite une étude réalisée sur 1000 enfants en Nouvelle-Zélande, et qui révèle que les traits de personnalité observés chez eux à l'âge de 3 ans sont sensiblement identiques à ceux qu'ils ont à l'âge de 26 ans. Autrement dit, et c'est tout le propos de l'auteur, les talents sont des pré-disposition, et ne s'acquièrent pas, contrairement aux connaissances et compétences, qui s'acquièrent par l'étude et l'expérience.

      Et s'il n'est pas impossible de développer de nouveaux talents, c'est à condition de disposer d'un second facteur : du temps à consacrer à l'acquisition d'un talent supplémentaire.

      Le Temps. Tom Rath explique le rôle joué par le temps dans son équation par l'illustration suivante : celui qui à une pré-disposition physique à être particulièrement musclé, le sera toujours moins s'il n'y travaille pas, que celui qui n'a aucune pré-disposition mais passe toutes ses journées dans une salle de sport.

      La seule différence, c'est que le premier s'il avait voulu, aurait pu réaliser ce progrès en très peu d'effort et de temps, tandis que le second n'aurait jamais pu faire autrement que d'y consacrer autant de temps.

      En conclusion, passer du temps à travailler sur vos quelques talents sera toujours plus rentable que de chercher à combler vos faiblesses.


      La dernière recommandation de Tom Rath est d'avoir conscience de ce qu'il appelle les "angles morts". L'analogie que je dressais en introduction entre talent et super-pouvoir n'est pas infondée. Un super-héros qui ne maîtrise pas ses super-pouvoirs devient un ... super-boulet (ça c'est MON équation ;) ).

      Que penser de Strengths Finder 2.0 ?

      Dans son format, Strengths Finder 2.0 a ceci de particulier qu'il dispose d'un code à gratter dans ses dernières pages. La démarche est simple, il faut s'inscrire sur le site www.strengthsfinder.com   , indiquer le code - valabale une seul fois - et passer un test. Vous répondez à 127 questions et disposez pour chacune de 20 secondes.

      A l'issue, il résulte l'édition d'un rapport très circonstancié et complètement personnalisé sur vos principales forces (1) , un plan d'action à mettre en œuvre en cohérence avec les forces qui sont les vôtres et enfin des témoignages très concrets de personnes qui partagent comme vous ces mêmes forces.

      Le rapport circonstancié est d'autant plus intéressant qu'à côté de la définition partagée d'un thème avec tous ceux qui disposent de cette dominante (2), s'ajoute une description très détaillée de ce qui vous fait sortir du lot, en fonction des réponses que vous avez faites (3).

      J'ai fait ce test et pour vous donner une idée, voici mes résultats.

      (1) D'abord mes 5 dominantes (je conserve ici l'ordre du test) :
      • Analytical
      • Ideation
      • Individualization
      • Self-Assurance
      • Command
      (2) Ensuite pour chacune de ces dominantes - je donne ici l'exemple avec Analytical - une présentation de ce que cela signifie :

      • People who are especially talented in the Analytical theme search for reasons and causes. 
      • They have the ability to think about all the factors that might affect a situation.

      (3) Puis une présentation de ce qui me fait "sortir du lot" par rapport à ceux qui partagent avec moi cette dominante : 
      Instinctively, you may seek to be regarded as a believable, competent, and accomplished person. Perhaps you appreciate being valued for your ability to reason through things. Sometimes you use bits of evidence to reconstruct ideas, processes, plans, and/or mechanisms. Sometimes you start with the whole and reduce it to bits of evidence. Because of your strengths, you periodically set high standards of precision and thoroughness when you are involved in certain types of research. Perhaps you think of ways you might produce more accurate results in the future. Sometimes you are one of the people who notices problems as they arise. Maybe you even figure out how to fix some of those problems. Driven by your talents, you occasionally figure out what factors caused someone to behave in a certain way. Once in a while, you present evidence that explains why a particular event occurred. Perhaps some people rely on you to help them find reasonable explanations. Chances are good that you might search for the factors that produced a certain outcome or started a particular chain of events. Sometimes you are frustrated until you figure out why things happened the way they did. By nature, you usually like to work alone. Why? You sense you can accomplish a lot more that way. You enhance your personal productivity by assigning a level of importance and urgency to every task. You probably start with the most critical activity and work your way to the least critical.

      Qu'est-ce que ce test m'apprend sur moi ?


      Les résultats sont flatteurs, frustrants, motivants et structurants.

      Soyons clair, quelque soit le résultat, le portrait est plutôt flatteur, car l'idée de l'auteur est claire : il veut nous révéler nos forces, et pas nos faiblesses.

      Il y a aussi un côté un peu frustrant : j'aurai appris avec 8€ et une heure de mon temps ce que 20 000 € de frais de scolarité et trois années en école de commerce ne m'auront jamais appris : quelles sont mes dominantes - ou dit autrement : à quoi suis-je bon ?

      Au-delà des qualités mises en avant, je trouve particulièrement motivant et structurant ce résultat qui pointe 5 thèmes à l'exclusion de 29 autres. C'est motivant car nous savons que notre énergie est limitée, et plutôt que de s'éparpiller, ce test m'oblige à m'investir sur quelques qualités dont je semble disposer pour en tirer une productivité plus élevée. C'est structurant ensuite car cela met des mots sur des qualités dont je pouvais avoir l'intuition mais qui me paraissaient encore trop confuses.

      Bref, vous l'aurez compris, je recommande vivement la lecture de ce livre à toute personne qui se pose la question de savoir pour quoi elle est faite et qui veut gagner du temps à le découvrir maintenant plutôt que d'errer jusqu'à découvrir sur le tard sa vocation ;)

      Achetez ‘Strengths Finder 2.0’ de Tom Rath :


      Le pouvoir de l'engagement Total, de Jim Loehr et Tony Schwartz (Résumé du livre)

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      Titre original : The Power of Full Engagement: Managing Energy, Not Time, Is the Key to High Performance and Personal Renewal

      Version papier : 324 pages

      Temps de lecture estimé : 9 heures environ

      Achat du livre : cliquer ici

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      Extraits

      “To be fully engaged, we must be physically energized, emotionally connected, mentally focused and spiritually aligned with a purpose beyond our immediate self-interest.”

      “Energy, not time, is the fundamental currency of high performance.”

      “The simple, almost embarrassing reality is that we feel too busy to search for meaning.”
       



      La gestion de l'énergie (et non du temps) est la clé du succès pour obtenir une performance de haut niveau, la santé, le bonheur et une vie équilibrée. Le Pouvoir de l'Engagement Total propose un plan pour transformer radicalement sa vie, pour augmenter le niveau de son énergie physique, être en harmonie sur le plan émotionnel, développer sa concentration et sa spiritualité.

      L'énergie


      Dans "Le pouvoir de l'Engagement Total" les deux auteurs, Jim Loehr et Tony Schwartz, défendent la thèse suivante : le malaise du cadre vient qu'il gère son temps, mais pas son énergie.

      Nous vivons dans un monde qui glorifie le travail et l'activité, qui ignore le ressourcement et la récupération et ne reconnaît pas que les deux sont nécessaires pour soutenir une haute performance.

      En réaction nous développons des stratégies de survie au fil du temps, lorsque le rythme que nous nous imposons est trop insoutenable : soit en nous désengageant du travail au profit de notre vie privée, soit au contraire en nous donnant à fond dans notre travail au détriment de notre vie privée. L'objectif de Jim Loehr et Tony Schwartz : nous accompagner dans une démarche d'engagement total : physique, émotionnel, mental et spirituel.

      Et ils commencent par mettre le doigt là où ça fait mal, avec une affirmation saisissante : on a plus d'exigences vis-à-vis d'un cadre, que d'un sportif de haut niveau. Le sportif de haut niveau performe 10% de son temps, et passe le reste à récupérer de sa performance. A l'inverse, le cadre travaille 8, 10, parfois 12 heures par jour, en produisant un effort linéaire du début à la fin de la journée. Ses temps de récupération sont limités, quand ils ne sont pas inexistants.

      Jim Loehr et Tony Schwartz y voient une grave erreur : nous ne sommes jamais aussi productifs que quand nous nous sentons pleinement engagés dans ce que nous faisons, mais il en va de notre capacité à être engagé comme de celle à réussir à nous désengager ponctuellement pour récupérer. C'est ce mouvement d'oscillation qui garantit nos performances.

      Pour autant le propos des deux auteurs n'est pas de louer l'oisiveté au détriment de l'action, mais bien de conserver un équilibre dynamique entre la dépense de l'énergie (l'effort) et le renouvellement de l'énergie (la récupération).

      Nul doute en effet pour eux que c'est dans l'effort que nous développons nos capacités intellectuelles, émotionnelles et spirituelles. Cet effort est l'occasion pour notre corps et notre esprit d'apprendre : c'est par exemple en multipliant les occasions de prendre la parole que vous renforcez votre capacité à discourir avec aisance, jusqu'à ce que cela devienne une seconde nature.

      Mais la qualité de notre effort diminue avec le temps. Nous en avons tous fait l'expérience : au-delà de 90 à 120 minutes, il nous devient plus dur de nous concentrer. Il est certes possible de dépasser ce temps, mais à condition d'enclencher un processus de stress, habituellement conçu pour nous aider à gérer des situations d'urgence.

      Les deux auteurs introduisent le concept du rituel positif : il s'agit d'un temps que l'on s'accorde et pendant lequel nous laissons notre esprit vagabonder. Pas d'efficacité soutenue, sans ses temps que l'on accorde à son corps et à son esprit pour récupérer.Anciens coach sportifs, Jim Loehr et Tony Schwartz constatent d'abord que le corps a été complètement retiré de l'équation de la performance pour la plupart des emplois. Mais en réalité, l'énergie physique est la source fondamentale de carburant, même si nous effectuons un travail sédentaire la plupart du temps.

      L'énergie physique


      Les facteurs qui accroissent notre réservoir d'énergie sont nombreux : le schéma de notre respiration, les aliments que nous mangeons ainsi que le moment où nous les consommons, la quantité et la qualité de notre sommeil, le nombre de périodes de récupération que nous nous accordons durant le jour et le niveau de notre forme physique ; 

      1) La respiration : c'est un puissant moyen d'autorégulation. Approfondir notre expiration, nous permet de nous ressaisir: inspirer en comptant jusqu'à trois et expirer en comptant jusqu'à six, permet de diminuer l'excitation et apaise non seulement le corps mais aussi l'esprit et les émotions. 

      2) Ce que nous mangeons : l'index glycémique permet d'évaluer la vitesse avec laquelle le sucre qui est contenu dans les aliments est libéré dans le sang. Au petit-déjeuner, des aliments à l'index glycémique élevé (muffins, céréales sucrées) auront un effet boostant mais 1/2 heure après, cet effet aura disparu, tandis que des aliments à l'index glycémique bas (fraise, pomme, poire, pamplemousse, céréales complètes, protéines, ...) , permettront de tenir plusieurs heures. 

      3) La fréquence à laquelle nous mangeons : même les aliments les plus riches sur le plan énergétique ne permettent pas de soutenir une haute performance pendant les quatre à huit heures que les gens laissent s'écouler bien souvent entre les repas. Prendre cinq ou six repas par jour à faible teneur en calories et hautement nutritifs assure un réapprovisionnement régulier de l'énergie. 

      4) La quantité de ce que nous mangeons : la performance dépend aussi du fait que nous prenions ou non la bonne quantité (portion) d'aliments, à intervalles réguliers. Il est aussi problématique de manger trop souvent et en trop grande quantité que de ne pas manger suffisamment et à des intervalles trop éloignés. 

      5) Ce que nous buvons : boire de l'eau est peut-être le moyen de renouveler l'énergie physique le plus sous-estimé. Contrairement à la faim, la soif n'est pas un baromètre adéquat de nos besoins : au moment où nous ressentons la soif, il se peut que nous soyons déjà déshydratés depuis un bon moment. Or, déshydratez un muscle de 3% par exemple, et ce dernier perdra 10% de sa force et 8% de sa vitesse de réaction. 

      6) Notre sommeil : le sommeil exerce une influence importante sur le développement et le rétablissement de l'organisme. Les scientifiques s'accordent à dire que nous avons besoin en moyenne de sept à huit heures de sommeil par nuit pour récupérer de façon optimale. Et que de rester éveillé la nuit, et donc d'aller contre nature, est néfaste pour notre santé. 

      "Sur une échelle plus vaste, tous les grands désastres industriels des vingt dernières années - Tchernobyl, Exxon Valdez, Bhopal, Three Mile island - se sont produits au milieu de la nuit. la plupart des responsables des opérations avaient travaillé pendant de longues heures et ils souffraient d'un déficit de sommeil important. L'explosion désastreuse de la navette spatiale Challenger en 1986, au cours de laquelle sept astronautes ont perdu la vie, s'est produite après que certains de la NASA ayant travaillé pendant plus de vingt heures consécutives aient fait une erreur de jugement en décidant de procéder au lancement." 

      7) Notre récupération au cours de la journée - la sieste : la sieste représente une forme de récupération stratégique. Elle permet de conserver un niveau de vivacité et de productivité élevé, pendant 24 heures, même en l'absence de périodes de sommeil plus longues. La seule contrainte est de calculer la durée des siestes afin de ne pas tomber dans une phase de sommeil plus profond. 

      8) Notre récupération au cours de la journée - notre pouls quotidien : les exigences de la vie quotidienne sont si intenses et dévorantes qu'elles détournent notre attention des signaux internes plus subtiles qui nous disent que nous avons besoin de récupérer. Les changements au niveau énergétique dont nous faisons l'expérience au cours de nos journées sont liés aux rythmes ultradiens qui règlent les marqueurs physiologiques de la vivacité d'esprit, à des intervalles réguliers de 90 à 120 minutes : tout comme nous traversons différentes phases de sommeil durant la nuit, notre capacité à nous engager varie durant les heures où nous sommes éveillés. 

      9) Notre exercice physique : sans surprise, l'exercice physique périodique, plutôt que continuel, est source de bienfait sur notre niveau d'énergie, à condition qu'il soit accompagné d'une période de récupération adéquate. L'entraînement périodique constitue un moyen de développer le potentiel énergétique, de mieux tolérer le stress et d'enseigner à l'organisme humain de récupérer plus efficacement. 

      10) La force pour la vie : en moyenne, nous perdons près de 200 grammes de masse musculaire par année après l'âge de quarante ans si nous négligeons de nous entraîner régulièrement : 

      "Un entraînement rigoureux améliore la capacité du sujet à performer sur le champ de bataille ... Le concept de l'inoculation contre le stress ressemble beaucoup au concept de prévention d'une maladie particulière par la vaccination. Tout comme l'immunisation, laquelle ne se produit que lorsque le vaccin est administré à des doses appropriées, l'inoculation contre le stress ne se produit qu'à condition que l'intensité au stress atteigne un niveau optimal - suffisamment élevé pour activer les systèmes psychologues et biologiques d'une personne, mais assez bas pour que ces systèmes ne soient pas complètement submergés. Si le niveau de stress n'est pas assez élevé, l'inoculation ne se produira pas ; si son niveau est trop élevé, une sensibilisation au stress se produira et l'individu sera sans doute moins performant lorsqu'une autre situation stressante se présentera."

      L'énergie émotionnelle


      L'intelligence émotionnelle est, selon Loehr et Schwartz, la capacité à gérer habilement les émotions de manière à les mettre au service d'une implication totale et d'une énergie positive optimale. En termes pratiques, les "muscles" clés alimentant les émotions positives sont : la confiance en soi (l'autorégulation), les habiletés sociales (l'efficacité interpersonnelle) et l'empathie. Parmi les muscles d'appui - plus petits - on retrouve : la patience, l'ouverture, la confiance et le plaisir.

      Il arrive parfois que les demandes surpassent notre capacité émotionnelle, même si nous nous accordons régulièrement des périodes de récupération. Tout comme il existe un certain poids que vous ne pouvez soulever sans vous épuiser complètement. Ainsi en va-t-il des sollicitations sur le plan émotionnel : il y a un seuil de tolérance que vous ne pouvez franchir sans devenir négatif. 

      Comme pour l'énergie physique, lorsque nos "muscles" émotionnels sont faibles ou ne suffisent pas à répondre à la demande, nous devons développer systématiquement notre potentiel en concevant des rituels qui nous permettent de hausser le niveau de nos compétences en la matière et ensuite récupérer. La création d'un équilibre rythmique entre la dépense d'énergie et la récupération énergétique est une entreprise plus complexe sur le plan émotionnel que physique, mais n'en n'est pas moins importante.

      Et les deux auteurs identifient plusieurs rituels au service d'une plus grande énergie émotionnelle, parmi lesquels : se faire plaisir, développer une amitié saine et développer son empathie, sa capacité d'écoute.

      Le fait de se changer les idées constitue un outil de régénération efficace sur le plan émotionnel. Et pourtant peu de gens pratiquent des activités simplement par plaisir ou pour leur ressourcement émotionnel. Imaginez seulement pour vous en convaincre la réponse à cette question : éprouvez-vous un sentiment de joie ou de profonde satisfaction dans votre vie ? Si oui, à quelle fréquence ?

      Et toute activité - pour peu qu'elle soit source de plaisir et nous permette de nous affirmer- est bonne à prendre : jardiner, photographier, lire, faire l'amour, ... Le secret est juste de faire de ces activités une priorité et de considérer comme sacro-saint le temps que vous y consacrez.

      La profondeur et la qualité du ressourcement que provoque une activité est une autre chose. Elles dépendent de l'intérêt que suscite l'activité, et du niveau d'enrichissement et de régénération qu'elle peut nous apporter. Autrement dit, regarder la télévision et lire un livre sont deux activités qui libèrent l'esprit. Pour autant, elles ne génèrent pas la même profondeur de ressourcement.

      La danse délicate d'une saine amitié est un second exemple d'une source puissante d'énergie positive et de renouveau. Une relation forte produit un mouvement rythmique semblable à une pulsation entre : donner et prendre, parler et écouter, apprécier l'autre et se sentir apprécier en retour. Dans une relation où vous donnez beaucoup plus que vous ne recevez en retour, vous finissez par éprouver une sentiment de vide et de manque. A dire vrai, une relation égocentrique n'est pas vraiment une relation.

      L'un des derniers exemples donnés par Loehr et Schwartz est le développement du "muscle de l'empathie" :
      "Une empathie authentique exige que vous mettiez de côté au moins temporairement vos propres opinions. Alan a décidé de bâtir un rituel axé sur une écoute plus attentive en essayant de se mettre dans la peau de son interlocuteur. Plutôt que d'introduire précipitamment son propre point de vue, il s'est appliqué à commencer les réunions par une écoute méthodique des autre personnes présentes - en formulant de temps à autre et en ses propres termes les propos qu'il venait d'entendre sans les critiquer. Ce fut une véritable révélation pour lui : il n'était pas obligé d'être d'accord avec les affirmations d'une autre personne et il pouvait prendre acte de façon respectueuse d'un point de vue différent. Il y est arrivé en se servant de phrases telles que : "Je peux voir pourquoi cela a du sens" ou encore "Je comprends pourquoi mes paroles ont provoqué chez vous pareil sentiment". Lorsque le moment était venu d'exprimer une opinion personnelle, il choisissait des phrases telles que : "Permettez-moi d'adopter un point de vue différent" ou encore "Pourrait-on envisager les choses différemment ?""

       

      L'énergie mentale


      Pour offrir une performance optimale, il faut pouvoir se concentrer de façon intensive et passer avec souplesse du général au particulier. Nous devons aussi développer un optimisme réaliste : voir le monde tel qu'il est sans cesser de travailler de façon positive pour atteindre un résultat ou trouver une solution.

      Voici les principaux "muscles" de soutien qui permettent d'obtenir une énergie mentale optimale : la préparation mentale, la gestion efficace du temps et la créativité. 

      La concentration adéquate et l'optimisme réaliste dépendent de la capacité à "passer à autre chose" de temps en temps afin de se reposer et se régénérer. 

      Lorsque nous ne possédons tous les "muscles" mentaux nécessaires pour offrir la meilleure performance possible - lorsque par exemple notre concentration faiblit trop rapidement ou que notre vision est trop pessimiste, rigide ou étroite - nous devons développer notre potentiel en nous entraînant de façon systématique.

      La clé de la récupération au niveau mental est de permettre à l'esprit conscient de se reposer par intermittence :

      Dans Pensez comme Léonard de Vinci, un livre qui ne laisse pas indifférent, l'auteur Michael Gelb pose une question très révélatrice: "Où êtes-vous lorsque vous avez vos meilleures idées ?" Au fil des ans, Gelb a posé cette question à des milliers de personnes et voici les réponses les plus fréquentes qu'il a obtenues : "sous la douche", "étendu sur un lit", "en train de faire une promenade dans la nature", "en train d'écouter de la musique". Et Gelb nous dit : "Pratiquement personne n'affirme avoir eu les meilleures idées au travail".


      Autrement dit, nos meilleures idées surgissent souvent au moment où nous ne cherchons pas consciemment une solution. 

      De plus en plus d'études confirment le fait que le cerveau lui-même fonctionne comme un muscle - il s'atrophie lorsqu'on ne l'utilise pas suffisamment et il est plus performant lorsqu'on l'utilise pleinement: 

      "La perte de mémoire est le problème le plus fréquent dont se plaignent les gens de plus de 40 ans auprès des neurologues. En règle générale, le problème est attribuable non pas à la maladie mais bien à l'activité trop réduite du cerveau, laquelle entraîne l'atrophie des "muscles" de la mémoire. Exactement comme sur le plan physique, la sous-utilisation devient un cercle vicieux. Quand nous sommes jeunes et que nos cerveaux sont très malléables, des apprentissages même complexes tels que l'étude d'une nouvelle langue ou le développement d'une nouvelle habileté sont relativement faciles à faire. Comme nous exerçons moins ces muscles en vieillissant, nous éprouvons beaucoup plus de difficulté et de frustration en faisant l'apprentissage d'une nouvelle langue. Pour éviter le malaise (et parfois l'humiliation), nous sommes portés à abandonner." 

      Résultat, nos capacités continuent à se détériorer alors que nous aurions pu éviter cette situation : on peut freiner le déclin des facultés intellectuelles associé au vieillissement en continuant de présenter des défis au cerveau.

      Achetez ‘Le Pouvoir de l'Engagement Total’ de Jim Loehr et Tony Schwartz :



      Deep Survival, de Laurence Gonzales (Résumé du livre)


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      Titre original : Deep Survival: Who Lives, Who Dies, and Why: True Stories of Miraculous Endurance and Sudden Death

      Version papier : 336 pages

      Temps de lecture estimé : 9 heures environ

      Achat du livre : cliquer ici

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      Extraits :

      “Survival is the celebration of choosing life over death. We know we're going to die. We all die. But survival is saying: perhaps not today. In that sense, survivors don't defeat death, they come to terms with it."


      “The word 'experienced' often refers to someone who's gotten away with doing the wrong thing more frequently than you have.”




      Son père était premier lieutenant pendant la 2nde guerre mondiale. Et les récits de ses exploits ont amené très jeune Laurence Gonzales a s'intéresser à la question de la survie : pourquoi son père avait-il survécu tandis que d'autres, si nombreux, étaient morts ? A force de recherches, il présente ici ses enseignements à quiconque s'apprête à faire l'expérience dans sa vie personnelle ou professionnelle d'un stress intense. Dans Deep Survival, Who Lives, Who Dies and Why ?, Laurence Gonzales combine science et storytelling pour rendre compte des mystères de la survie que ce soit dans la nature sauvage ou pour affronter n'importe quel challenge dans votre vie.


      1 - "Les rênes de notre conscience doivent dompter les chevaux de nos émotions"


      L'instinct est le mécanisme de survie de notre corps lorsqu'il se sent menacé : en situation de stress, plutôt que notre intelligence, c'est l'instinct qui guide notre action.

      Que se passe-t-il d'un point de vue biologique ?

      L'amygdale joue le rôle d'un centre de commandement de la peur. Elle reçoit les informations sensorielles de toute sorte qu'elle analyse et si elle détecte un danger, déclenche les changements physiques qui préparent le corps à une réaction rapide : afflux d'adrénaline, sang qui change sa composition pour pouvoir coaguler plus rapidement, digestion qui s'interrompt et nombreux autres changements chimiques préparant le corps à entreprendre tout ce qu'il faut pour immédiatement réagir (la fuite ou l'attaque).

      Et sous le coup de l'émotion, le corps développe soudain des forces phénoménales. Qui par exemple n'a jamais piqué un sprint pour rattraper un bus afin d'arriver à l'heure à un rendez-vous important ?

      L'instinct est la réponse immédiate du corps au danger, mais comme il est actionné en dehors de toute conscience - la raison est une tentative lente et faillible, tandis que l'émotion est sure, rapide et ne connaît pas d'hésitation - l'émotion peut jouer pour nous comme elle peut jouer contre nous : nous avons tous fait l'expérience d'être surpris à tort par la présence d'une personne dans une pièce, prêt à bondir, avant de réaliser que cette personne nous est familière et n'est pas un intrus.

      L'amygdale interagit aussi avec notre mémoire à long terme qu'elle inhibe en situation de stress au profit de la mémoire immédiate, plus limitée : c'est-à-dire que nous sommes moins en situation d'analyser sous stress, notre perception diminue, nous voyons et entendons moins, et sous stress extrême notre champ de vision peut même se rétrécir.

      "Emotions are survival mechanisms, but they don't always work for the individual. They work across a large number of trials to keep the species alive. The individual may live or die, but over a few million years, more mammals lived than died by letting emotion take over, and so emotion was selected. For people who are raised in modern civilization, the wilderness is novel and full of unfamiliar hazards. To survive it, the body must learn and adapt"

      C'est la première chose qui fait la différence pour survivre : il faut savoir dompter son émotion et savoir la laisser s'exprimer quand il faut. Comment? Avec l'expérience.


      "Although strong emotion can interfere with the ability to reason, emotion is also necessary for both reasoning and learning. Emotion is the source of both success and failure at selecting correct action at the crucial moment. To survive, you must develop secondary emotions that function in a strategic balance with reason."

      Nous sommes tous nés avec des émotions primaires qui nous permettent de survivre : chercher à nous nourrir si nous avons faim, à nous agripper si nous manquons de tomber. L'expérience au cours de la vie nous permet d'apprendre et d'acquérir des émotions secondaires : le soldat qui se couche instinctivement lorsqu'il entend un sifflement de balle, le kayakiste qui se laisse porter par les flots lorsqu'il tombe à l'eau, ... tous ont acquis des réflexes qui sont comme une seconde nature.

      En conclusion, ce n'est pas l'absence de peur qui distingue l'élite du reste de la population. Ceux qui survivent ont peur aussi, mais ils ne se laissent pas submerger par leur peur. Ils la maîtrisent :

      They use it to correct action. Mike Tyson's trainer, Cus D'Amato, said, "fear is like fire. it can cook for you. it can heat your house. Or it can burn you down.

      2 - "Lorsque nous faisons confiance à nos émotions"


      Il existe un cerveau des émotions, comme il existe un cerveau de la raison.

      A chaque émotion, notre corps place un signet - autrement appelé marqueur somatique - qui sert au corps à se rappeler le sentiment généré par une action précédemment vécue. C'est l'expérience.

      Les signets d'expérience présentent un intérêt remarquable : pallier à une logique beaucoup trop lente pour être efficace dans un monde si complexe :

      When a decision to act must be made instantly, it is made through a system of emotional bookmarks. The emotional system reacts to circumstances, finds bookmarks that flag similar experiences in your past and your response to them, and allows you to recall the feelings, good or bad, of the outcomes of your actions. Those guts feelings give you an instant reading on how to behave. If a previous experience was bad, you avoid that option. When it was good, "it becomes a beacon of incentive", to use Damasio's word.

      Bien qu'utile, la mémoire des sentiments n'est rien si elle n'est pas modérée par la raison. Gonzales illustre cela par l'expérience menée en 1911 en Suisse par Edouard Claparède sur une de ses patientes qui n'avait aucune mémoire à court terme. Il la salue un jour en cachant une épingle dans sa main, ce qui la pique. Quelques minutes après elle ne s'en souvient déjà plus. Et pourtant, à partir de ce jour, sans savoir pourquoi, elle refuse de saluer Edouard Claparède et de lui serrer la main.

      Thinking logically could not assist the patient in deciding whether to shake or not to shake Claparède's hand. But somewhere in her brain, her experience had caused her to bookmark the bad feeling of an emotion. (...) It was as if her body could learn (...) On the other hand, while the patient's learned response was correct in one circumstance, her lack of memory had robbed her of the ability to adapt the response for other circumstances. (...) She’d lost the flexibility that makes Homo Sapiens unique in the animal world.

      Alors qu'à l'évidence, les fois suivantes, la patiente ne court plus de risque, elle se sent instinctivement et systématiquement en danger : la patiente, incapable de raisonner son émotion, a perdu toute flexibilité qui permet à la raison de discuter la pertinence des signets émotionnels, bref elle a perdu sa capacité à s'adapter.

      3 - "La Construction de notre Représentation du Monde"


      L'expérience construit la représentation du monde que s'en fait une personne et façonne son futur comportement. Il faut expérimenter, toujours et encore, pour disposer d'une représentation la plus juste de notre environnement, avec le risque associé à chaque expérience : celui de ne jamais savoir à l'avance avec certitude le résultat de la dite expérience.
      As Joseph LeDoux put it, "people don't come preassembled, but are glued together by life". (...) A baby who doesn't walk, for example, will never risk falling and learning. But in exchange for taking that risk, he gains the much greater survival advantage of being bipedal and having his hands free.

      En situation de stress, sans usage de la raison et donc sans appel à la conscience, le corps puise dans le passé le comportement qui lui semble le plus approprié à la situation rencontrée et réagit en conséquence. Dans ces circonstances, il existe un risque que le comportement soit inapproprié car la raison n'est utilisée qu'à posteriori, après la réaction du corps enclenchée par l'instinct.

      Les perceptions vont suivre deux chemins. Elles vont d'abord atteindre le thalamus, une partie de notre cerveau qui a pour fonction de redistribuer l'information, puis le néocortex pour y être interprétées. Mais en même temps l'information est redistribuée, par un second circuit, via un chemin encore plus rapide directement jusqu'aux amygdales, qui détectent des éventuels signes de danger.

      Les amygdales sont donc les premières à être informées. Elles n'ont rien de savantes, ce n'est pas leur fonction, elles jouent uniquement le rôle systématique de sonnette d'alarme : "Better safe than sorry". C'est un reste de notre époque primitive, ancien mais efficace.

      Le néocortex est le second informé. Il analyse l'information et modulera ensuite la réaction déclenchée par les amygdales : (1) en reconnaissant qu'il y a une réponse des amygdales en action (2) en lisant la réalité et percevant les circonstances de façon correcte (3) en modulant à la baisse ou à la hausse la réaction première si elle est inappropriée (4) en sélectionnant une réaction seconde plus appropriée.

      4 - "Nous choisissons ce que nous voulons voir"


      Le monde dans lequel nous évoluons est à l'image du World Wide Web : un monde trop complexe pour être appréhendé sans de puissants outils de recherche qui filtrent les millions d'information disponibles. L'un de ces filtres internes, nous l'avons vu, est le signet émotionnel.

      Un second outil est le modèle mental ou carte mentale. Ce modèle est une fabrication de notre esprit qui construit notre représentation schématique du monde. Nous ne nous représentons jamais le monde tel qu'il est dans sa complexité, mais de façon simplifiée.

      Gonzales illustre cela par l'exemple d'un livre que vous cherchez dans une pièce. Si vous savez que ce livre est rouge, votre regard ne s'arrêtera pas sur chaque objet de la pièce - ce serait bien trop long - mais uniquement sur ce qui est rouge. Pour peu que vous vous soyez trompé et que le bouquin soit bleu, vous avez peu de chance de le trouver, même s'il est sous votre nez.

      En construisant notre représentation du monde, nous excluons donc des certaines informations qui le composent car elles alourdiraient inutilement notre représentation :

      "We construct an expected world, and find reasons to exclude the information that might contradict it. Unexpected or unlikely interactions are ignored when we make construction"

      Ces représentations mentales du monde sont incroyablement fortes. Et il n'est pas rare de croire coûte-que-coûte à une représentation dont tout indique pourtant qu'elle est erronée - Gonzales cite le cas du randonneur qui casse sa boussole car il est persuadé de connaître la bonne direction et ne peut pas croire que ce que lui indique son instrument est correct.

      Nous voyons ce que nous voulons bien voir.

      Autre cas : celui d'une expérimentation réalisée par des psychologues d'Harvard. Ils font visionner à un groupe d'individus une vidéo de basketteurs se passant la balle. Ils demandent à certains individus d'un groupe A de compter les passes de l’équipe en blanc, tandis que d'autres du même groupe comptent ceux de l'équipe en noir. Le groupe B visionne lui le même film avec pour seule consigne de regarder ce qui se passe, pour pouvoir le raconter ensuite. Pendant le film, des choses étranges se déroulent sur le terrain. Il y a d'abord une femme avec un parapluie qui se promène quelques secondes, puis un comédien déguisé en gorille qui passe.

      A la fin du visionnage, on demande "Que s'est-il passé sur le terrain ?" 35% de ceux qui comptaient les passes (Groupe A) n'ont pas vu la femme avec le parapluie. 56 % n'ont pas vu le gorille. A ceux qui n'avaient pas à compter mais à visionner (Groupe B), tous ou presque ont vu la femme au parapluie et le gorille.

      Que s'est-il passé ? La mémoire immédiate que nous utilisons pour réaliser des tâches simples (ex. : compter des passes) ne peut retenir que six à douze actions en même temps et doit donc trier par priorité ce qui lui est utile dans l'instant.

      Ceux du groupe A qui devaient compter le nombre de passes n'avaient rien d'autre à faire. Ils ont construit un schéma mental afin de réaliser cette tâche où toute autre chose que les concepts "Basketteurs", "Balle", "Passe" était inutile. Un gorille qui passe ? Superflu. Le cerveau ne le retient pas.

      Dans un cas (Groupe A), la question "Comptez les passes", a créé un schéma mental clos où l'attention se portait sur une tâche simple. Dans un autre (Groupe B) la question "Que se passe-t-il ?" ne créait pas de schéma mental, pas d'attendu et plutôt une attitude d'ouverture.

      Notre cerveau nous joue des tours et la plupart des chercheurs en ont la conviction, celui qui survit, c'est celui qui est capable de s'affranchir des représentations mentales ou du moins de les challenger pour en reconstruire de nouvelles en fonction des circonstances.

      5 - "Lorsque nous restons inflexibles dans notre représentation du monde"


      Dans Normal Accident qu'il publie en 1984, Perrow constate :

      (1) que les accidents font partie intégrante du système. Autrement dit, il n'existe pas de système qui par sa complexité n'engendre pas un facteur de risque et d'accidents. Pour appuyer cette argument, il explique que la plupart du temps rien de sérieux ne se passe. Les acteurs du système ont donc la conviction que c'est le seul état possible des choses et en oublient la possibilité de l'accident. Jusqu'à ce que survienne un accident qui par son ampleur rappelle à chacun que le système est faillible.

      (2) que toutes les tentatives pour réduire le risque ne le réduisent pas. Pire, elles contribuent à l'augmentation de ce dernier.

      Gonzales complète et ajoute que nous avons tendance à organiser le monde autour de théories qui simplifient considérablement la réalité. L'économiste décrit les marchés et le comportement rationnel des agents en réfléchissant sur la base d'hypothèses qui ne résistent pas à un examen scrupuleux de la réalité. Si ces théories sont utiles parce qu'elles donnent du sens, dans un monde souvent chaotique, la règle ne vaut pourtant que dans l'absolu et la réalité ne fait que rarement l'expérience de cet absolu.

      "Neither assumption reflects the messy real world."

      Pour illustrer comment les accidents arrivent, Gonzales cite l'expérience menée par Per Bank, un physicien danois : il fait s'écouler du sable qui progressivement monte et forme une montagne de sable.

      Des grains de sable roulent et tombent mais la pyramide de sable continue de monter, jusqu'au moment critique où le surplus de sable s'effondre d'un coup. La montagne n'ira jamais plus haut.

      Comme la montagne de sable, le système connaît des ruptures soudaines. et d'autres plus insignifiantes (les grains de sable qui roulent). Ces accidents n'existent pas sans le système, ils font partie du système. Pendant longtemps rien ne se passe. Ce sont les grains de sable qui roulent tandis que la montagne continue de monter. Et d'un coup, toutes les conditions se réunissent pour que la montagne s'effondre. L'effondrement de la montagne est un événement majeur mais rare, tandis que les grains qui roulent sont nombreux mais mineurs.

      Il en va de même des accidents dans un système : les accidents de grande ampleur sont rares ce qui nous les fait ignorer. Un accident d'avion n'est pas rare, de nombreux avions tous les jours ont des pannes qui parfois les obligent à se poser au sol. Souvent ses pannes sont mineures et sans conséquences. Et plus rarement, certains éléments conjugués mènent à des accidents d'avion d'une ampleur considérable :

      "Large accidents, while rare, are normal. Efforts to prevent them always fail."


      6 - "Nous n'aimons pas le chaos"



      La théorie de l'homéostasie est une théorie qui prétend que nous disposons tous d'un niveau de risque que nous qualifions d'acceptable. Quand nous nous sentons en confiance, nous augmentons le risque pris. Inversement, quand nous nous sentons en danger, nous le diminuons.

      Il en va ainsi des conducteurs qui augmentent le risque pris parce que les moyens technologiques qui équipent leur voiture - un airbag par exemple - leur donne le sentiment que leur niveau de risque a diminué.

      Or, notre niveau de confiance peut être erroné : l'aphorisme d'Héraclite est ici riche d'enseignement : "On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve" :

      "People routinely fail to realize that an accident not happening is not the guarantee that it won’t happen."

      Le survivant est celui qui se sera adapté, autrement dit qui ne cessera de réestimer le danger qui l'entoure plutôt que de se laisser abuser par sa seule expérience :

      "The survivor (...) doesn’t impose pre-exiting patterns on new information but rather allows new information to reshape [his mental models]. (...) Everyone, to one degree or another, sees not the real world but the ever-changing state of the self in an ever-changing invention of the world."